De par sa position géographique, la Bretagne fut l'une des dernières régions françaises conquise par le bovin domestiqué au Néolithique. Elle se hisse désormais au 1er rang des régions laitières du pays et concentre 1/3 du cheptel national. Le lait et la Bretagne c’est donc une vieille histoire qui démarre il y a 7 500 ans. C’est-à-dire 100 ans après que les troupeaux du courant danubien atteignirent le Bassin parisien, avant de filer vers l’ouest à la conquête de l’Armorique. Aujourd’hui, il n’y a plus de bovins en Beauce, mais ils sont solidement enracinés en Bretagne, comme sur tout le littoral nord européen qui s’étire de l’Iroise à la Baltique. L’espèce bovine s’est durablement implantée sur ces terres d’Europe du Nord-Ouest parce que le climat y est propice aux fourrages. Mais aussi – surtout – parce que la vache laitière est intimement liée à l’histoire de ces peuples d’éleveurs. C’est d’ailleurs, au cœur de cette voie lactée européenne qu’ont été sélectionnées de grandes races laitières mondiales : Holstein, Normande, Pie Rouge. Plus de 7 millénaires après sa conquête de l’Ouest, la vache participe encore pleinement à la richesse culturelle et économique de la Bretagne. Les 8 400 exploitations bretonnes produisent collectivement 5,1 milliards de litres d’or blanc. Cette dynamique laitière tient au grand savoir-faire des éleveurs ; et bien sûr à leur forte passion pour les animaux. Elle s’appuie aussi sur toute une industrie de pointe répartie sur l’ensemble du territoire et qui valorise le lait en une multitude de produits des plus traditionnels aux plus innovants. Parions que la jeune génération qui arrive continuera de porter haut le flambeau de la culture laitière bretonne multimillénaire.