Côtes d'Armor
De retour sous le soleil du mené laitier
Parcours d'installation - Thomas et Anne-Marie Rouxel ont débuté leur carrière dans d'autres secteurs avant de revenir à leurs premières amours, l'élevage, en rejoignant la ferme familiale.
Thomas Rouxel s’est associé en 2017 avec ses parents Annie et Yves. Avant, il a travaillé cinq ans comme pâtissier. « Je n’aimais pas vraiment le travail de nuit, ni gérer les coups de feu même si, en élevage, il y a aussi des pics d’activité. » Le jeune homme passait alors ses jours de repos sur la ferme familiale du Mené (22), aujourd’hui commune bretonne la plus laitière. Sans surprise, il est revenu à ses racines. Pour avoir la capacité agricole donnant accès à la DJA et s’aguerrir, il a enchaîné un BPREA puis un Certificat de spécialisation Lait au Centre de formation de Quintenic (22). Ces cycles en alternance lui ont ouvert l’esprit. « Ma première expérience a été réalisée au Gaec de Coët Bicor à Éréac (22) associant ateliers laitier et porcin. La seconde s’est déroulée chez Bertrand Michel, producteur de lait à Gausson (22), qui conduit un petit troupeau de vaches hautes productrices. Animalier dans l’âme, les questions de sélection génétique m’ont passionné », raconte le jeune homme.
Se former pour s'installer
L’année où Thomas s’installait, sa sœur Anne-Marie décrochait son Bac scientifique. « Ce qui m’attirait depuis toujours, c’était la ferme. Mais quand je voyais les sommes que mon frère engageait pour s’installer, cela me faisait peur », confie avec sincérité la jeune femme. Elle travaille alors un an dans un abattoir puis s’oriente vers un CAP coiffure. Un parcours sinueux avant de retrouver son cap en suivant un BTS Acse au lycée agricole de la Ville Davy à Quessoy (22). Puis une licence en alternance : « J’intervenais comme technico-commerciale au service Ruminant de la coopérative Le Gouessant. Même si je n’ai pas la fibre du commerce pour un sou, j’ai adoré travailler sur l’amélioration de la performance d’élevages intensifs en faveur d’un revenu cohérent par rapport aux heures de travail engagées. »
Revenir à ses racines
Diplômes en poche, depuis plus de 18 mois, la Costarmoricaine travaille comme salariée d’élevage au Gaec de Trémaudan à Plestan (22). Elle se régale : « C’est une conduite simple et très automatisée pour faire face à la charge de travail. Avec 3 associés et 3 salariés, il y a une vraie notion de ressources humaines et d’organisation du travail. J’y ai aussi découvert l’aromathérapie. » Anne-Marie a surtout en tête son installation « au plus tard le 1er janvier 2025 ». Avec le temps, elle a fait son chemin sur la question de l’investissement pour se lancer : « Si tu fais le nécessaire au quotidien, ça passe. »
La route de l'intensification
« Portés par un certain esprit de compétition face à nous-mêmes et aux chiffres de l’année précédente », Anne-Marie et Thomas Rouxel partagent la même vision : chercher à augmenter le niveau d’étable. Aujourd’hui, les 120 vaches tournent à 11 000 kg de lait par an. « Mais on peut encore s’améliorer sur la préparation au vêlage, l’élevage des génisses, les démarrages en lactation, le suivi de la reproduction, la génétique… » Tous deux aiment apprendre : ils participent à un groupe d’éleveurs Atout lait d’Innoval et se nourrissent « du suivi de qualité » de Yolande Meignan, technicienne au Gouessant. Pour aller de l’avant, toujours.
Robotiser la traite demain
Au Gaec des Clôtures, Anne-Marie et Thomas Rouxel représentent « une nouvelle génération » qui veut à la fois produire plus de lait par vache et gérer le temps de travail. « Nous avons été salariés et voulons conserver une qualité de vie sociale et familiale : maîtriser nos horaires et pouvoir prendre des vacances. » Avec à horizon 2028, la retraite de leur mère, ils projettent de robotiser la traite. « C’est une gestion différente pour s’économiser physiquement et profiter d’un suivi plus précis des animaux afin de gagner en performances. »
Économie et durabilité
Avec la croissance des troupeaux laitiers, la consommation de produits de trempage augmente, nécessitant des espaces de stockage et une gestion des bidons vides. La solution IntelliBlend de GEA Farm Technologies propose des produits concentrés, permettant de produire des solutions de trempage directement à la ferme, en quantité nécessaire. Cette solution réduit les coûts et la pénibilité pour les opérateurs, économise l’espace et diminue les émissions de CO2 grâce à un volume de transport réduit.
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